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Acteur clé des centres d’insertion socioprofessionnelle (CISP), le formateur ou la formatrice se distingue par sa polyvalence et sa faculté d’adaptation aux publics et aux contextes. Ses spécificités sont inscrites dans le cadre des CISP. Il ou elle travaille avec un public d’adultes éloignés du marché du travail en raison de difficultés sociales, d’un faible niveau de qualification et/ou d’un profil particulier d’apprentissage. Son accompagnement se doit d’être individualisé, actif, concret et ascendant, partant de l’expérience, des savoirs, des compétences et des besoins de chacun et chacune pour co-construire l’apprentissage.

Vous l’aurez compris, le formateur ou la formatrice CISP ne vise pas uniquement l’adaptation des compétences des stagiaires aux exigences du marché de l’emploi. L’accompagnement proposé est global. En plus de se former, chaque stagiaire réfléchit à son projet d’insertion socioprofessionnel dans une visée émancipatrice et de remobilisation. Avec l’ensemble de l’équipe socio-pédagogique, il ou elle se fixe des objectifs réalistes tenant compte de son parcours de vie et des obstacles rencontrés. Car si une personne rencontre des difficultés pour se nourrir, se loger ou se déplacer, est isolée, en mauvaise santé ou fragilisée dans son estime de soi, la priorité est de régler ces problématiques. En CISP, on avance pas à pas, en tenant compte des forces et des capacités de chacun et chacune.

Véritable homme ou femme de métier, il ou elle possède une solide connaissance des compétences demandées sur le marché du travail…

Une histoire de casquettes

Ce n’est donc pas un secret, loin de se contenter de transmettre des savoirs, le formateur et la formatrice CISP jongle avec une palette de rôles essentiels et une multitude de casquettes. Le formateur ou la formatrice CISP est ainsi un ou une pédagogue, qui intervient tantôt à un niveau plus transversal (savoir-être, compétences de base), tantôt à un niveau plus technique ou pratique (compétences opérationnelles et professionnelles), et adapte ses contenus, ses méthodes et ses approches aux différents profils de ses apprenants.

Véritable homme ou femme de métier, il ou elle possède une solide connaissance des compétences demandées sur le marché du travail et de l’évolution des besoins des employeurs.

Lorsqu’il ou elle se transforme en conseiller ou conseillère numérique, les logiciels pédagogiques, les outils digitaux indispensables à la formation et à la recherche d’emploi ainsi que les plateformes de formation en ligne et les outils de formation à distance, deviennent ses incontournables.

En tant qu’animateur ou animatrice, il ou elle crée des activités collaboratives et interactives, gère la diversité des profils et des rythmes d’apprentissage, et veille à instaurer un climat d’entraide et de respect.

Il ou elle contribue également au rôle d’accompagnateur social ou accompagnatrice sociale, connaissant les contextes individuels, les dispositifs d’aide et les ressources disponibles pour soutenir de façon individualisée le parcours de chacun et chacune. Selon les besoins, il ou elle se mue en coach.e, travaillant sur la confiance et l’estime de soi, la communication et la gestion des émotions, piliers essentiels pour l’insertion sociale et professionnelle.

Il ou elle contribue également au rôle d’accompagnateur social ou accompagnatrice sociale, connaissant les contextes individuels, les dispositifs d’aide…

Il ou elle est aussi un évaluateur ou une évaluatrice. En toute bienveillance et de façon constructive, il ou elle mesure les progrès réalisés, permet aux stagiaires de savoir où ils en sont, valorise les acquis et ajuste les objectifs.

Le formateur ou la formatrice est garant ou garante du cadre, structurant l’environnement d’apprentissage, fixant les règles et offrant des perspectives claires et sécurisantes. Il ou elle agit comme médiateur ou médiatrice, qui tantôt favorise la dynamique de groupe et gère les conflits, tantôt développe et facilite les contacts avec les partenaires, les institutions, les entreprises.

Il ou elle est aussi un évaluateur ou une évaluatrice. En toute bienveillance et de façon constructive, il ou elle mesure les progrès réalisés, permet aux stagiaires de savoir où ils en sont…

Et il ou elle est aussi un ou une collègue car ces différentes casquettes se définissent et se portent en équipe. Le formateur ou la formatrice CISP échange et coopère avec les autres collègues pour développer des outils, se tenir au courant des nouveautés et se remettre en question.

Afin de remplir au mieux ses différents rôles auprès des stagiaires, le formateur ou la formatrice CISP devient aussi volontiers apprenant ou apprenante parce qu’il ou elle a à cœur de continuer à développer et mettre à jour ses compétences pour soutenir ses pratiques. Pour ce faire, il ou elle a besoin d’outils et de formations adaptés à ses réalités et aux spécificités de son secteur.

Le formateur ou la formatrice est garant ou garante du cadre, structurant l’environnement d’apprentissage, fixant les règles et offrant des perspectives claires…

Le programme de formation de l’Interfédé, construit avec les fédérations de CISP, a pour vocation d’y répondre via des groupes de travail, d’échanges de pratiques, des visites de chantier, le développement d’outils et de référentiels appropriés, des modules de formation adaptés aux besoins du secteur (interfede.be/ programme-formation). Il ou elle peut également s’appuyer sur les outils et les ressources de la Péda Tech CISP (pedatechcisp.be).

Afin de toujours porter les casquettes au goût du jour !

Le programme de formation de l’Interfédé, construit avec les fédérations de CISP, a pour vocation d’y répondre via des groupes de travail, d’échanges de pratiques, des visites de chantier…

 

[Cet article provient de l’essor n°111]

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