Photos © BV/IF

Connectés aux réalités et aux besoins de leur territoire et de leur public éloigné de l’emploi, les CISP, en tant qu’acteurs de formation des adultes à la croisée du social, de l’économique, de l’environnemental et du politique, proposent des produits et services originaux, explorent des méthodes innovantes, participent à des projets d’envergure, travaillent en partenariat avec des entreprises privées et des collectivités.

Bien loin des clichés habituels qu’on pourrait leur attribuer, on retrouve les CISP dans les secteurs de la construction et de l’écoconstruction, du numérique et des nouvelles technologies, de la mobilité et du transport écologique, de l’économie circulaire et de la gestion des déchets, des métiers verts et des circuits courts.

On les retrouve aussi dans le secteur du commerce et de la vente, de l’Horeca, des produits de bouche, du service aux personnes et à la collectivité, et de la logistique.

Vous voulez des exemples ? On en a à la pelle !

La construction

Le bâti wallon est à rénover ? 28 CISP se retroussent les manches et se forment à l’éco-rénovation avec des isolants naturels (ouate de cellulose, fibre d’herbe, laine de mouton, paille, chaux-chanvre) que sept d’entre eux expérimentent au cours de chantiers pédagogiques. La démarche est soutenue par le Cluster Ecoconstruction, l’Interfédé et FormaForm et financée par la Wallonie et l’Union Européenne. Les résultats atteints : développement d’outils pédagogiques centralisés sur la plateforme numérique “PédaTech CISP”, mise à jour du référentiel “isolation”, montée en compétences des stagiaires, analyse des conditions de transfert vers d’autres opérateurs de formation. Une manière pour les CISP de jouer un rôle clé dans la transition énergétique et la réduction de l’empreinte carbone des bâtiments.

 

Le numérique

L’impression 3D et le prototypage deviennent incontournables dans de nombreux secteurs comme l’automobile, l’alimentaire, la métallurgie ou encore la fabrication industrielle. Savoir utiliser et entretenir les machines d’impression, préparer, lancer et suivre la production dans le respect du planning et des modes opératoires, imaginer et dessiner les objets et les pièces sont des compétences recherchées dans un contexte où la digitalisation du design et de la production va entraîner des progrès de productivité considérables permettant de diminuer les coûts et de réduire les délais de commercialisation. En organisant de telles filières de formation, des CISP comme Microbus, Droits et Devoir et d’autres, permettent l’accès à des métiers d’avenir dans le digital et les nouvelles technologies.

Chez COF, les opérateurs du fablab apprennent à manipuler différentes imprimantes numériques (filament, résine, à poudre) et différentes machines comme une brodeuse numérique. Ils travaillent autant la 2D que la 3D.

La mobilité durable

En 2018, le transport était responsable de 25 % des émissions atmosphériques alors que la Wallonie s’est fixé des objectifs de transferts modaux ambitieux à l’horizon 2030 dont notamment un recours accru au vélo. La question climatique reste une actualité prégnante malgré son absence dans les déclarations politiques régionale et fédérale. De leur côté, les CISP font leur part en investissant dans la maintenance et la réparation de vélos classiques et électriques, permettant à leurs stagiaires de se former à des métiers liés à la mobilité durable.

La gestion des déchets

Le témoignage de Nancy nous permet de rebondir. En effet, les CISP sont également actifs dans la réutilisation des déchets, participant à la gestion durable des ressources. Nombreux sont ceux qui proposent une formation de valoriste, un opérateur qui travaille dans les déchetteries, les recycleries et les ressourceries.

Les circuits courts

Par ailleurs, les circuits courts connaissent un essor sans précédent dans l’industrie agroalimentaire. Ils soutiennent l’économie locale, participent à la réduction de l’empreinte carbone, renforcent les liens entre producteurs et consommateurs locaux, favorisent la qualité et la traçabilité des produits, autant de critères dont se soucient de plus en plus les clients directs.

En s’engageant dans le maraîchage et la transformation alimentaire durable (conserveries, boulangeries bio, boucherie et restaurant pédagogique, …), les CISP participent à la relocalisation et à la sécurité alimentaire et répondent à la demande dans des métiers en pénurie.

Céline Delys, coordinatrice pédagogique/agent d’insertion à la Ferme de Froidmont

Notre centre, porté par des valeurs de respect de l’humain et de l’environnement, met son restaurant pédagogique, son potager et son marché à disposition des stagiaires de ses filières Horeca et ouvrier maraîcher. La démarche “du potager à l’assiette” et du “tout fait maison” permet aux stagiaires de développer un grand nombre de compétences en production, en transformation et en vente qui les rend prêts à relever les défis du marché de l’emploi. Nous allons à la rencontre des employeurs et trouvons pour nos stagiaires des propositions d’emploi potentiel qui correspondent à leurs aspirations, leur savoir-faire, leurs contraintes familiales ou de mobilité. Ce travail d’insertion et de réseautage sur mesure est une de nos forces.

En conclusion

Tous ces exemples montrent, s’il fallait encore le faire, que les CISP s’impliquent dans des secteurs porteurs et des projets ambitieux en contribuant activement aux grands enjeux de la transition écologique, numérique et industrielle.

Par Marie Ledent, Chargée de missions socio-pédagogiques chez Aleap

 

[Cet article provient de l’essor n°111]

Vous souhaitez recevoir la version numérique de l’essor ?