L’Interfédération des CISP, qui rassemble les 156 centres d’insertion socioprofessionnelle de Wallonie, annonce que le secteur se mobilisera le 22 mai 2025 dans les rues de Bruxelles, à l’occasion de la manifestation du secteur non marchand.

« Notre secteur est clairement sous pression, avec les mesures décidées à la fois par les gouvernements fédéral et wallon. Des mesures d’austérité qui auront un impact considérable sur notre public, un public déjà particulièrement fragilisé » déclare Anne-Hélène Lulling, Secrétaire générale de l’Interfédé.

Avec plus de 14 000 demandeurs d’emplois formés chaque année, les centres d’insertion socioprofessionnelle s’adressent en effet à des personnes assez éloignées de l’emploi, plus des deux tiers du public en formation dans un CISP n’ayant pas terminé leurs études secondaires. « Avec la réforme décidée par le gouvernement Arizona, ce sont des dizaines de milliers de personnes qui seront exclues du chômage dès janvier 2026 et qui devront être pris en charge par les CPAS. Des CPAS qui sont déjà débordés et peinent à remplir leurs missions… », précise la représentante du secteur CISP.

Anne-Hélène Lulling poursuit : « Une partie de ce public pourrait être formée dans les CISP mais cela veut dire que nous allons devoir former plus de monde avec des équipes de formateurs en baisse, nos budgets ayant été rabotés par le gouvernement wallon. On se pose vraiment des questions sur la stratégie des gouvernements. Comment augmenter le taux d’emploi si en même temps on diminue les investissements dans les opérateurs de formation comme les CISP ? ».

Le secteur CISP se mobilisera le 22 mai à Bruxelles, aux côtés d’autres acteurs du secteur non marchand, pour réaffirmer son rôle essentiel au sein du tissu social. Comme le rappelle la FESEFA, la Fédération des employeurs des secteurs de l’éducation permanente et de la formation des adultes, « Dans une société démocratique, le secteur à profit social ne constitue pas un coût, mais un investissement au bénéfice de toutes et tous, en complémentarité avec les services publics. Ce que nous faisons, jour après jour, n’est pas du luxe : c’est vital, c’est essentiel. Et ce que nous demandons, ce n’est pas un privilège : c’est une reconnaissance comme acteurs agissant, comme forces de propositions, comme détenteurs et détentrices d’une expertise de terrain. »