Janvier à mars 2016

La totalité du monde du travail est structurée par une division sexuée à laquelle le monde de la formation professionnelle est confronté. Elle se fait sur deux axes : un axe horizontal et un axe vertical. La ségrégation horizontale du travail repose sur l’idée que les métiers auraient un sexe : il y aurait des métiers mâles et des métiers femelles. Cette ségrégation semble bien difficile à combattre. Par exemple, la pénurie de main-d’œuvre dans la construction ne provoque pas l’embauche de femmes, ni même la mise en place de politiques générales de formation. La ségrégation verticale est aussi appelée de façon plus imagée, de « phénomène du plafond de verre ». Invisibles, les femmes s’y cogneraient lorsqu’elles souhaitent évoluer dans le monde de l’entreprise : plus on monte dans la hiérarchie, moins elles sont présentes. D’une façon générale, il s’agit d’élargir les champs des possibles. Comme vous pourrez le lire à travers les articles du dossier de ce numéro de l’Essor, c’est en discutant avec les
publics en formation, en les confrontant aux effets des inégalités, en démontant les stéréotypes que nous pourrons amorcer des changements plus fondamentaux.

Octobre à décembre 2015

Les récents débats sur la « participation sociale » (du travail forcé en quelque sorte) des personnes qui ne peuvent trouver un emploi nous font craindre le pire ! Ce modèle pratiqué en Allemagne, en Angleterre et en Hongrie laisse songeur. Pour leurs prestations, les travailleurs y reçoivent une indemnité bien inférieure au seuil de pauvreté. L’effet de ces politiques sur la
santé, l’espérance de vie des personnes est catastrophique ! L’histoire, le droit à bénéficier d’une protection sociale, la précarisation des publics, les tensions rencontrées par les acteurs (centres, CEFO), le témoignage de ceux qui accompagnent les Travailleurs Sans Emploi, les paradoxes des politiques d’insertion, les solidarités institutionnelles, l’agir collectif doivent nous exhorter à rester des boucliers. Nous devons rester vigilants pour ne pas être parasités par le contrôle et l’injustice (le bâton et la carotte).